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25 juin 2015

LE DEPUTE PHILIPPE NOGUES QUITTE LE PS ; J'AIMERAIS QUE MON DEPART EN ENTRAINE D'AUTRES.....

Le député frondeur Philippe Noguès, élu en 2012, quitte le parti socialiste. « Je suis socialiste, je le reste, mais je ne crois plus que le PS puisse être le moteur de l'espoir. Il est urgent de réagir et de proposer une autre politique. »

Beaucoup en parlent, mais peu le font. Philippe Noguès évoquait depuis quelques mois son possible départ du groupe PS de l'Assemblée nationale. Il saute le pas. Dans un entretien à Ouest-France, ce député du Morbihan, élu en 2012, annonce qu'il quitte le parti et le groupe socialiste à l'Assemblée nationale. Ancien cadre commercial chez un cigarettier (« je ne me suis jamais occupé de ces questions à l'Assemblée », précise-t-il), Philippe Noguès est entré au PS à 51 ans.

En 2012, il est choisi par les militants bretons contre l'appareil socialiste, tenu par des proches de l'actuel président de la République. « Il est urgent de réagir et de proposer une autre politique, urgent de proposer une autre image de la politique basée sur l’exemplarité, la loyauté, la transparence et l’écoute des citoyens », dit-il. Il a également expliqué sa décision sur son blog hébergé par Mediapart

Vous avez annoncé votre départ du PS. Pourquoi ?
Oui, je quitte le PS, et aussi le groupe socialiste à l’Assemblée nationale. C’est une décision mûrie depuis de longs mois. Avec mes camarades frondeurs, nous nous battons pour infléchir la ligne économique dans un sens plus favorable aux salariés et aux classes moyennes et populaires. Ce mouvement a été utile, mais nos efforts ont été un peu vains. Le chemin tracé par le gouvernement, en particulier celui de Manuel Valls, vers une société libérale n’a pas bougé d’un pouce. L’idée qu’aucune alternative n’est possible continue d’imprégner les esprits. Mon espoir de transformer les choses de l’intérieur, au sein du PS ou du groupe, s’est évanoui.

Le fossé entre les citoyens et la politique n’a jamais été aussi grand. La prolifération du Front national est aussi le résultat de nos manques et de nos incohérences. À un moment, les mots ne suffisent plus, il faut passer aux actes. Je n’ai pas été élu député à 55 ans pour participer à des jeux d’appareil ou défendre une chapelle. Je suis socialiste, je le reste, mais je ne crois plus que le PS puisse être le moteur de l'espoir.

 

 

Parce que le PS n’est plus socialiste ? Il devient un parti social-libéral, une sorte de parti démocrate [comme en Italie ou aux États-Unis - ndlr]. C’est une décision douloureuse. Je fais le choix de la liberté, de l’indépendance et de la loyauté envers mes électeurs. J’ai fait campagne pour un projet en 2012, le PS avait fait campagne pour ce projet, mais il s’est droitisé et s’est orienté sur une ligne totalement différente. Le plus grand reproche qu’on pourra faire au président de la République, et à Manuel Valls qui a confirmé cette ligne, ce n’est pas d’avoir échoué : c’est de ne pas avoir essayé. C’est dramatique.

Pourquoi si peu de vos collègues franchissent-ils le pas ? 
Le passage à l’acte est difficile : beaucoup sont au PS depuis longtemps, c’est la famille. Mais justement, ce n’est pas une famille, c’est un parti ! On doit être en cohérence avec ses idées et ses convictions. Si on ne l’est pas, il faut partir. Je ne bascule pas non plus dans l’opposition systématique, je voterai les projets qui vont dans le bon sens et je continuerai à me battre contre le Font national et la droite, qui n’a aucune solution crédible pour le pays, à part l’austérité accentuée.

Qu'allez-vous faire maintenant ? 
C’est un nouveau départ. J'aimerais que mon départ en entraîne d'autres, afin de se retrouver et de construire la suite. Il est urgent de réagir et de proposer une autre politique, urgent de proposer une autre image de la politique basée sur l’exemplarité, la loyauté, la transparence et l’écoute des citoyens. On luttera beaucoup plus efficacement contre le FN et les populismes que par des incantations à la télévision. Les partis sont tous malades, ils ne fonctionnent plus et n’attirent plus. Au PS, beaucoup de militants partent. L’UMP a remis un coup de peinture mais ça ne marche pas. Les petits partis ne progressent pas, regardez ce qui se passe à Nouvelle Donne.

En même temps, ça bouge dans tous les partis. Il y a une floraison d'initiatives. Le député frondeur Pouria Amirshahi veut créer un mouvement national citoyen, l'ancien député européen Liêm Hoang-Ngoc a lancé un appel pour une « nouvelle gauche socialiste ». Je veux me battre pour rassembler et m’inscrirai dans ce type de mouvement. Mais il faut d'abord partir des territoires, redonner envie aux citoyens de s’intéresser à la politique. Je vais créer une structure dans ma circonscription pour demander aux citoyens de donner leur avis sur la loi. Il faudra ensuite fédérer au niveau national.

Faut-il créer un groupe à l'Assemblée nationale ? 
Ce serait l'idéal. Avec des écologistes, des socialistes, des proches de Jean-Pierre Chevènement, etc. On n'est pas si loin que ça. J'ai déjeuné hier avec une députée socialiste qui a toujours voté tous les textes du gouvernement, et qui assure qu'elle ne finira pas l'année au PS. Il y a un malaise au sein du parti, et il n'est pas exclu que cela fonctionne.

Quels sont les lois, les faits politiques, qui ont motivé votre départ ? 
On n'a jamais essayé de mettre en place notre projet. Le traité européen (TSCG) que nous n'avons pas renégocié a été le péché originel : François Hollande n'a pas porté la bataille contre Angela Merkel. Si on reste sur la ligne libérale qui prévaut en Europe, on ne s'en sortira jamais. Il y a eu les lois de finances, le pacte de responsabilité, la loi renseignement, la loi Macron avec le 49-3 bien sûr, qui est un grand mépris du Parlement. Il y a un vrai problème avec les institutions. Le Parlement n'est là que pour assurer au détail près les commandes passées par l'exécutif. Il est temps que des députés se lèvent plus fortement. Cette question institutionnelle devra être au cœur de la campagne en 2017.

François Hollande sera-t-il votre candidat ? 
Il serait souhaitable qu'il y ait des primaires. Je ne suis pas certain que François Hollande soit en mesure de représenter le peuple de gauche.

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