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27 décembre 2008

LIBERTE POUR YLDUNE ET JULIEN COUPAT DE SUITE §

Incarcérés sans aucune preuve

samedi 27 décembre 2008, par Olivier Bonnet


gc"Ce qui me choque aujourd’hui, c’est de voir comment le pouvoir politique, et en particulier le parquet, manipulent et instrumentalisent la justice, et ça, je ne veux pas parler du tout en tant que père de Julien, mais uniquement en citoyen, réagit Gérard Coupat au rejet de la demande de liberté pour son fils par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris. Les trois magistrats qui devaient juger Julien avaient également une vingtaine de dossiers à traiter en même temps, vous vous rendez compte ? Moins d’une demi heure par dossier. Et pire que ça... Parce qu’on est en période de vacances judiciaires, les trois magistrats étaient des novices. C’est-à-dire, si on travaillait dans le privé, on appellerait ça des intérimaires. Ces gens ne connaissaient pas le dossier."

couvVous qui avez passé Noël parmi vos proches et vous apprêtez à fêter le nouvel an, ayez une pensée pour ces deux victimes de l’acharnement d’État, qui s’applique à fabriquer l’épouvantail de "l’ultra-gauche anarcho-autonome". "C’est clair, on veut casser mon fils ainsi que sa compagne Ylunde, il y a une volonté de les humilier", accuse Gérard Coupat, qui "a exprimé tout à la fois sa "consternation", sa "colère" et "sa grande peine" devant les "humiliations infligées" à son fils, notamment lors des fouilles à corps, "nu devant des policiers hilares", résume L’Obs.com. Au chapitre du traitement inommable infligé aux deux mis en examen, appelons à la barre Le Canard enchaîné, qui expose les conditions de détention d’Yldune Levy à la maison d’arrêt des femmes de Fleury-Mérogis : la nuit, toutes les deux heures, la lumière s’allume dans sa cellule pour officiellement « la protéger d’elle-même » mais il s’agit selon l’hebdomadaire, qui cite les juges, d’« attendrir la viande » de cette « dangereuse terroriste ». Il s’agit du mode de surveillance des « détenus particulièrement surveillés », reporte Wikipédia.

Le leader présumé de la fantômatique "Cellule invisible" et sa compagne sont accusés d’avoir saboté des caténaires, hypothèse farfelue selon son père, comme il l’explique dans une interview accordée à l’Humanité : "C’est grâce à des syndicalistes que j’ai panneau sncfpu rencontrer des techniciens qui m’ont expliqué combien il est farfelu d’imaginer que Julien et Yldune puissent arriver à arrimer des fers à béton sur une caténaire. C’est une manipulation qui ne peut être faite que par des gens très bien entraînés et en aucun cas à deux personnes. Sans parler des problèmes d’électricité résiduelle dans des câbles où circule du 25 000 volts. D’où l’hypothèse que la police n’a jamais retenue - parce qu’elle contrecarre ses plans : celle, connue depuis le début, des écologistes allemands qui utilisent cette technique depuis vingt ans. (Une revendication venant d’Allemagne existe en effet, Nda) Autre hypothèse : tout cela n’est qu’une barbouzerie de plus. Cela ne me surprendrait guère car je ne vois pas d’où peuvent sortir les gilets pare-balles qui ont été retrouvés à la ferme de Tarnac. Une ferme qui, soit dit en passant, doit être la seule de Corrèze où il n’y a jamais eu d’armes à feu ! Heureusement que la personne à qui on a voulu faire signer les scellés a refusé de le faire."

Et quand bien même Julien et Yldune seraient coupables, la qualification d’entreprise terroriste est scandaleuse pour ce qui n’est qu’un acte de malveillance n’ayant jamais mis en danger la vie de quiconque. Alors comment interpréter l’attitude de la ministre de l’Intérieur et du procureur ? Là encore, Gérard Coupat parle d’or : "Depuis le 11 septembre 2001, on a affaire au marketing de la peur, analyse-t-il, toujours dans l’Humanité. C’est un mode de gestion politique. Et si, autour de la jeunesse de banlieue, a été dressé une sorte de « cordon sanitaire », là, à travers les jeunes de Tarnac, le pouvoir vise émeutes Grèceessentiellement les jeunes politisés issus de la classe moyenne, celle qui est en train de s’en prendre plein la gueule en ce moment. La classe politique sait qu’en janvier et en février, ça va péter. Parce qu’on ne peut pas accepter 150 000 chômeurs en plus et, dans le même temps, des milliards pour sauver les banques, ni des suppressions de postes dans l’éducation nationale alors que cela fait deux générations que l’école est en panne. Il va donc y avoir des manifestations dans lesquelles on trouve cette jeunesse issue des classes moyennes, qui commence à remuer parce que, ayant fait quelques études, elle sait qu’on est en train de l’envoyer dans le mur, qu’on est en train de mettre en place une société inacceptable pour elle. Comme le pouvoir ne veut surtout pas que cette jeunesse puisse être l’élément déclencheur d’une révolte, il la met en taule."

logo ldhQu’en dit pour sa part la Ligue des droits de l’Homme ? Elle regarde « avec inquiétude l’extension de l’accusation de terrorisme à toute forme de contestation sociale et politique alors même que, dans le cas présent et de l’aveu même de la ministre de l’Intérieur, aucune vie n’a jamais été mise en danger, ni même susceptible de l’être. Le terrorisme est une menace trop sérieuse pour que l’on cède en la matière à des instrumentalisations et à des gesticulations sécuritaires », juge la LDH, dénonçant « une procédure qui ne s’embarrasse pas du respect des libertés individuelles et se déroule sous l’oeil de médias alimentés d’informations uniquement à la charge des personnes mises en cause ».

Solidarité envers Julien et Yldune !

Voir aussi :  le site de leur comité de soutien.

PS : Brève histoire d’un épouvantail (Éditions de Paris) est un ouvrage signé de la caricaturiste Françoise Pilchard, sans aucun lien avec notre affaire.

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